LA PRESSE EN DANGER SOUS OUATTARA: DES JOURNALISTES ENELEVES A ABIDJAN
Par IVOIREBUSINESS – Le journaliste Dieusmonde Tadé enlevé et passé à tabac par les Escadrons de la mort.
Photo: Le journaliste Dieusmonde Tadé enlevé et passé à tabac par les Escadrons de la mort.
Le journaliste du quotidien « Le Nouveau Réveil », quotidien pro-gouvernemental, a été enlevé par des inconnus armés non identifiés dans la nuit de lundi aux environs de 20h et conduit vers une destination inconnue.
Après avoir été copieusement passé à tabac, il a été laissé pour mort à quarante kilomètres d’Abidjan. Il est réapparu en vie dans le village Adjoukrou d’Elibou. Lors de son enlèvement, il avait eu le temps d’informer in-extremis un de ses collègues au téléphone quand la communication a été brutalement interrompue.
Un véhicule de reportage du Nouveau Réveil est allé le chercher à Elibou. Il souffre de traumatisme aigu, de blessures, et de douleurs au crane.
Son pronostic vital n’est pas engagé.
Il s’agit selon les informations en notre possession des escadrons de la mort à la solde du régime Ouattara, qui ont juré de mettre sous l’éteignoir, tous ceux qui de près ou de loin gêneraient le pouvoir de ce dernier.
Ce sont eux qui ont assassiné le correspondant d’IvoireBusiness, Désiré Oué, par ailleurs rédacteur en chef de Tomorrow magazine le 14 novembre dernier à son domicile.
Selon nos informations, Dieusmonde Tadé avait accordé une interview à Tantie Houssou, ex-Pca du bureau ivoirien des droits d’auteur (BURIDA), laquelle se plaignait qu’un dignitaire militaire FRCI du régime occupait depuis des mois son domicile, sans payer le loyer.
Ce dignitaire militaire du régime aurait même reconnu les faits lors d’une rencontre avec notre confrère, mais l’aurait menacé de mort.
La suite on la connait.
QUI SONT LES ESCADRONS DE LA MORT ?
Selon Notre Voie (20/11), « ce sont des tueurs en série, très actifs lorsque Laurent Gbagbo était aux affaires. Le Rdr, parti d’Alassane Dramane Ouattara, actuel chef d’Etat, ne ménageait aucun effort pour attribuer les œuvres de ces escadrons nés au lendemain de la rébellion de 2002, au camp Gbagbo.
Dr Benoît Dacoury-Tabley, Emile Téhé, chef de parti politique, Camara «H», humoriste, et bien d’autres connus et méconnus ont fait les frais de ces assassins.
Le régime Gbagbo qui n’avait de cesse de clamer son innocence par rapport à ces assassinats mystérieux, pour montrer sa bonne foi, a même mis sur pied une unité policière d’élite, le Cecos, pour conjurer le mauvais sort. Le régime d’alors n’avait donc pas eu tort de créer cette force, puisqu’elle a eu raison du phénomène troublant.
Seulement voilà. Aujourd’hui, Laurent Gbagbo n’est plus aux affaires. Mais, les escadrons de la mort, eux, continuent de sévir. Plus que jamais. Comme en témoigne éloquemment le cas de Désiré Gnonsio Oué, journaliste et rédacteur en chef du journal Tomorrow, abattu à son domicile devant sa famille et présenté comme un milicien pro-Gbagbo par le site internet qui fait régulièrement la promotion d’Alassane Ouattara. Un site qui, contre toute attente, s’est rebiffé 24h après en dénaturant l’information qu’il a donnée et qui a été relayée par d’autres supports.
Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement, par la voix de la ministre de la Communication, Bamba Affoussiata, sur BBC, parlera carrément d’un assassinat intervenu au cours d’un braquage. Oui, elle dit bien «braquage».
Eric Lassale
LE TITRE EST DE LA REDACTION-Waramba Joel